Leishmania, Genre
Leishmania | ||||||
Non-défini | Phylum | Classe | Ordre | Famille | Genre | Espèce |
Excavata | Euglenozoa | Kinetoplastae | Trypanosomatida | Trypanososomatidae | Leishmania | Centaines d’espèces dans le monde entier, sauf l’Océanie et l’Antarctique |
Leishmania est un genre de protozoaires hémoflagellés, appartenant au Règne Protiste (considéré comme obsolète dans les classifications phylogénétiques modernes), qui compte des centaines d’espèces réparties sur tous les continents, excepté en Océanie et sur le continent Antarctique. Les espèces de ce genre sont toutes des parasites hétéroxènes, plusieurs étant responsable de la leishmaniose, une maladie potentiellement mortelle.
Perspective historique
En 1900, William Leishman observa ce parasite, pour la première fois, dans la rate d’un soldat décédé après être rentré de la région de Dum-Dum (Inde) avec une infection qui, à l’époque, été appelée fièvre Dum-Dum ou Kala-Azar. En 1903, Charles Donovan observa le même parasite chez des malades hospitalisés à Chennai (Inde) et l’a identifié comme étant l’agent causal de la leishmaniose viscérale (fièvre Dum-Dum ou Kala-Azar). L’espèce observée fut ensuite nommée Leishmania donovani.
Vecteur et hôtes
Les espèces du genre Leishmania sont des parasites hétéroxènes, leurs cycles de vie passant par une phase intermédiaire dans un hôte invertébré, appelé vecteur, et une phase finale dans un hôte vertébré qui comprend l’Homme et d’autres mammifères (chiens, chats, renards, rongeurs, etc.) Les vecteurs de Leishmania, qui le transmettent à l’hôte vertébré, sont des insectes, les femelles hématophages des phlébotomes (les mâles se nourrissent de nectar), du genre Lutzomyia dans le Nouveau Monde et du genre Phlebotomus dans l’Ancien Monde.
Le chien est le principal hôte et réservoir de Leishmania dans les zones urbaines et peut, dans certains cas, ne pas manifester la maladie.
Chez l’Homme, qui fonctionne également comme un réservoir, les individus immunocompétents (c’est-à-dire dont le système immunitaire réagit normalement à la présence d’agents étrangers à l’organisme) ont une faible probabilité de développer une leishmaniose. Les populations à risque sont les plus pauvres, dans les régions rurales et suburbaines, ou les individus immunodéprimés (VIH, par ex.).
Morphologie
Les parasites du genre Leishmania apparaissent sous deux formes (Fig. 1) tout au long de leur cycle de vie. La forme amastigote peut être observée chez les humains et d’autres mammifères infectés et la forme promastigote se passe dans le phlébotome.
Fig.1. Illustrations des différentes formes présentées par Leishmania. A- amastigote ; B-promastigote. Légende : kinétoplaste (ctp): kinétosome (cts) ; flagelle (F) ; flagelle libre (Fl) ; Noyau (N)
Forme amastigote – Qui présente une forme arrondie à ovale et mesure environ 5 µm. Elle possède un noyau généralement excentrique, un kinétosome et un kinétoplaste. Elle possède un flagelle qui n’est cependant pas visible.
Forme promastigote – Qui présente une forme allongée, avec 15 à 25 µm de long et de 1,5 à 3,5 µm de large. Le noyau est situé centralement et le kinétosome et le kinétoplaste se trouvent dans une position antérieure au noyau. Elle possède un flagelle avec 15 à 28 µm de longueur et n’a pas de membrane ondulante.
Cycle de vie de Leishmania spp.
1 – La forme de Leishmania infectante, la forme promastigote, est injectée dans la circulation sanguine de l’hôte par le phlébotome femelle lorsqu’il se nourrit ;
2 – Les promastigotes se dirigent vers les cellules du système réticuloendothélial (c’est-à-dire les cellules phagocytaires mononucléaires) qui les phagocytent ;
3 – À l’intérieur des phagocytes (macrophages principalement), les promastigotes se divisent par scissiparité devenant des amastigotes. Cette phase correspond à la phase de diagnostique ;
4 – Les amastigotes se multiplient par divisions successives jusqu’à l’éclatement des phagocytes. Les amastigotes libérés sont à nouveau phagocytés et continuent de se multiplier;
5 – Le phlébotome est infecté lors de l’ingestion de sang contenant des cellules parasitées;
6 – Les amastigotes se transforment en promastigotes dans l’intestin du phlébotome (la région de l’intestin varie selon les espèces de Leishmania) en réponse à la diminution de la température et à l’augmentation du pH ;
7 – Les promastigotes se divisent par scissiparité, se multiplient et migrent vers le proboscis.
Classification et diversité
Les différentes espèces du genre Leishmania ne se distinguent pas morphologiquement. Toutefois, elles diffèrent par certaines caractéristiques telles que les structures antigéniques, les caractéristiques biochimiques, la croissance, la spécificité hôte-parasite, etc. À ce titre, elles peuvent se différencier par le biais de tests biochimiques et moléculaires.
Quelques espèces du genre Leishmania :
- Sous-genre Leishmania : Espèces représentées dans le Nouveau Monde et de l’Ancien Monde.
Complexe Leishmania aethiopica – Les espèces de ce complexe sont des agents responsables de la leishmaniose cutanée.
Complexe Leishmania donovani – Les espèces de ce complexe infectent la rate, le foie et la moelle osseuse provoquant la leishmaniose viscérale.
Leishmania chagasi, Cunha & Chagas, 1937
Leishmania donovani, (Laveran & Mesnil, 1903) Ross, 1903
Leishmania infantum, Nicolle, 1908
Complexe Leishmania major – Les espèces de ce complexe sont des agents responsables de la leishmaniose cutanée.
Complexe Leishmania mexicana – Les espèces de ce complexe sont des agents responsables de la leishmaniose cutanée.
Leishmania amazonensis, Lainson & Shaw, 1972
Leishmania mexicana, Biagi, 1953
Complexe Leishmania tropica – Les espèces de ce complexe sont des agents responsables de la leishmaniose cutanée.
- Sous-genre Viannia: Espèces limitées à l’Amérique du Sud.
Complexe Leishmania braziliensis – Les espèces de ce complexe sont des agents responsables de la leishmaniose muco-cutanée.
Leishmania braziliensis, Vianna, 1911
Leishmania peruviana, Velez, 1913
Complexe Leishmania guyanensis – Les espèces de ce complexe sont des agents responsables de la leishmaniose cutanée.
Leishmania guyanensis, Floch, 1954
Leishmania panamensis, Lainson & Shaw, 1972
Leishmania shawi, Lainson, Braga & de Souza, 1989
References:
- Adl, S.M. et al. (2005). The new higher level classification of Eukaryotes with emphasis on the taxonomy of protists. J. Eukaryot. Microbiol. 52 (5), p399-451.
- Center for Disease Control and Prevention. (2013). Parasites – Leishmaniasis. Available: http://www.cdc.gov/parasites/leishmaniasis/. Last accessed 24th Jun 2016.
- Gunn, a. et Pitt, S.J. (2012). Parasitic protozoa, fungi and plants. In: Gunn, A. and Pitt, S.J Parasitology: An Integrated Approach. Chichester : John Wiley & Sons. p63-70.
- Paniker, C.K. (2013). Haemoflagellates. In: Paniker, C.K. and Ghosh, S. Paniker’s Textbook of Medical Parasitology. 7th ed. New Dehli : Jaypee Brother Medical Publishers. p38-62.