Biographie de Robert Koch
Robert Koch (11 décembre 1843 – 27 mai 1910) était un médecin et un des fondateurs de la microbiologie. Il a contribué, avec Louis Pasteur, à la compréhension de l’étiologie des maladies transmissibles. Remarquables ont été ses recherches sur l’anthrax et la tuberculose.
Vie
Heinrich Hermann Robert Koch est né le 11 décembre 1843 à Clausthal, dans les hautes montagnes de Harz, en Allemagne. Troisième des treize enfants de Mathilde et Hermann Koch, un ingénieur des mines, Robert Koch révèle très tôt une intelligence hors du commun, en apprenant à lire seul, quand il n’avait que cinq ans.
Tout au long de son parcourt scolaire, il a développé un intérêt particulier pour les sciences, il a donc décidé d’étudier les sciences naturelles à son entrée à l’Université de Göttingen, Allemagne. Toutefois, après quelques mois, il décida de changer de domaine et étudia finalement la médecine, formation qu’il conclut, en 1866, avec distinction et honneurs.
Après la fin de ses études, Robert Koch s’est installé, comme médecin généraliste, dans diverses villes allemandes et s’est porté volontaire pour servir en tant que chirurgien dans la guerre Franco-prussienne, de 1870 à1872. À la fin de la guerre et jusqu’en 1880, il s’installa comme médecin à Wollstein, où, en parallèle, il effectua la plupart de ses recherches.
Le charbon
La démonstration de la transmission directe de Bacillus anthracis (bactérie responsable du charbon) chez le bétail, par Casimir Davaine, a fait que Robert Koch, malgré une grande quantité de travail dans son cabiner médical, se soit embarqué dans une étude sur le charbon (aussi appelé anthrax), ayant pour objectif de prouver scientifiquement que ce bacille était, effectivement, responsable de la maladie et étudier sa transmission à l’Homme. Robert Koch est alors arrivé à isoler le bacille d’échantillons de sang contaminés et à le cultiver en cultures pures. Il a constaté que, bien qu’il ne survive pas très longtemps à l’extérieur d’un hôte, le Bacillus anthracis développait des endospores résistants aux conditions adverses et avec la capacité de persister dans le sol une longue période de temps. Après ingestion, par le bétail, de pâturages contaminés par des endospores, les conditions favorables étaient reprises et les endospores originaient de nouveaux bacilles. La présence de ces endospores expliquait les éclosions spontanées de charbon chez des animaux qui n’avaient pas étaient en contact avec des animaux infectés. En 1876, Robert Koch publia ses résultats dans le «Botanical Journal», duquel il était éditeur, et a atteint, dès lors, la renommée.
Le bacille de Koch
En 1880, Robert Koch a été nommé commissaire du Service impérial de santé de Berlin et a pu consacrer son temps au développement de nouvelles techniques de cultures bactériennes. Il développa de nouvelles méthodes de cultures en utilisant de la pomme de terre ou de la gélose, comme milieu solide, placés dans un conteneur spécialement inventé par son collège, Richard Petri: la boîte de Petri. Il a également mis au point des techniques de placage afin d’obtenir des cultures pures et fut le premier à isoler des colonies de bactéries en milieu solide. Robert Koch fut acclamé par ses pairs et ses techniques considérées comme étant “un grand progrès” par son «rival», Louis Pasteur.
En 1882, il utilisa ces nouvelles techniques et des méthodes de coloration novatrices pour isoler et identifier l’agent étiologique de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis, ou bacille de Koch. Ensuite, il tenta de développer un traitement pour la maladie, considérée comme la plus meurtrière de cette époque, à l’aide de bacilles tuberculeux morts, mais il n’ut pas le succès escompté. Toutefois, ses recherches ont permis le développement du test à la tuberculine, ou test Mantoux, utilisé, encore aujourd’hui, pour le dépistage de la maladie.
Toujours en pleines recherches sur la tuberculose, Robert Koch est envoyé, en 1883, en Égypte pour étudier le choléra. Là, il identifie la bactérie responsable de la maladie, le Vibrio cholerae. Il ignorait, cependant, que la bactérie avait déjà été identifié par l’anatomiste italien Filippo Pacini, en 1854, et que, de part les croyances du moment, son travail avait été totalement ignoré.
Ensuite, Robert Koch participa à la découverte et à l’identification de plusieurs autres bactéries et souligna l’importance de la purification de l’eau dans la prévention des maladies infectieuses.
Les postulats de Koch
Tout au long de ses découvertes, Robert Koch a établi des critères, appelés postulats de Koch (adaptés à partir des postulats initialement formulés par son mentor à l’Université de Göttingen, Jacob Henle), afin de déterminer si une maladie était causée ou non par un micro-organisme. Selon lui, pour qu’une maladie soit considérée comme microbienne, chacun de ces quatre critères doivent être satisfaits :
- Le micro-organisme doit être présent en abondance dans les organismes malades et être absent dans les organismes sains.
- Le micro-organisme doit pouvoir être isolé de l’organisme malade et être cultivé in vitro.
- Le micro-organisme doit conduire à l’apparition de la maladie lorsqu’ils sont inoculés dans un organisme sain.
- Le micro-organisme doit pouvoir être isolé, à nouveau, de l’organisme inoculé et être identifié comme étant identique à l’agent infectieux original.
Bien qu’actuellement on sache que la totalité des postulats de Koch ne se vérifient pas toujours, ils ont largement contribué à la mise en place de la théorie microbienne des maladies et demeurent, aujourd’hui encore, à la base de l’identification des maladies microbiennes.
En 1905, Robert Koch a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses contributions dans le domaine de la microbiologie.
Il est décédé le 27 mai 1910 à Baden-Baden, Allemagne, victime d’une crise cardiaque.